Un proverbe tibétain
dit : Si tu écoutes ton corps lorsqu'il
chuchote, tu n'auras pas à l'entendre crier.
Plusieurs personnes confirment
que le fait de comprendre le message du mal-a-dit et d'agir en ce sens,
favorise la guérison, mais demandent également comment faire pour éviter à
l'avenir, ce mal-qui-dit. Il existe un
moyen efficace de grandir en conscience, en présence et surtout d'éviter que le
corps crie. Il s'agit de la vigilance émotionnelle.
Qui de nous n'a jamais
ressenti au cours d'un échange avec l'environnement, une sensation désagréable
dans le ventre sans toutefois la questionner ou même s'y intéresser vraiment ?
Ce que nous ressentons dans nos tripes est un message neuronique de ce qu'il
est convenu aujourd'hui d'appeler, le deuxième cerveau. En effet, les
informations venant de l'environnement et qui nous agressent émotionnellement,
utilisent cette porte d'entrée que sont nos intestins qui eux, contiennent
autant sinon plus de neurones que le dit cerveau.
Pour ma part, je
considère qu'il est le premier. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il ne pense
pas, il ressent ! Ce ressenti, c'est notre vérité, notre réalité du moment et
cette réalité n'a pas besoin d'analyse, elle a simplement besoin d'être reconnue
et idéalement, ex/primée. Par contre, si ce ressenti n'est pas accueilli, il est
instantanément envoyé au cerveau qui lui va l'analyser et trouver une solution
pour le rendre acceptable dans la situation, quitte à ce que cette solution
passe par une contraction dans le corps.
La vigilance
émotionnelle consiste à être à l'écoute du moindre petit coincement dans le
ventre et à prendre le temps d'identifier ce
qui nous chatouille dans le ventre, ce qui nous rentre dedans, ce qui nous
prend aux tripes, ce qui nous tord les boyaux. Cette introspection
bienveillante nous permettra de nous positionner sainement dans l'échange avec
l'environnement et par surcroît, développer une responsabilisation totale face
à celui-ci.
Si nous sommes dérangés par un mot, une phrase, une
situation, il n'y a que nous qui soyons affectés
et l'environnement n'est nullement en faute, il est simplement un déclencheur
et surtout, une opportunité de croissance.
La responsabilisation
totale à ce moment, consiste à se demander : Qu'est-ce qui est dérangé en moi ?
Cette question peut nous amener à identifier une blessure, peut-être
inconsciente, qui n'est pas encore cicatrisée. D'en prendre conscience, nous
permet d'avoir une image plus réaliste du bagage que nous transportons et qui
influence notre relation avec nous-mêmes et le monde qui nous entoure.
Trop souvent, nous ne
portons pas attention à ces petits coincements qui vont bien sûr sembler passer
d'eux-mêmes, mais qui en fait s'accumulent et finissent par alourdir le corps
et l'âme. Avec le temps, tous ces ressentis non-identifiés vont faire en sorte
de brouiller la façon dont nous nous percevons et de nous amener vers une
confusion émotionnelle qui va pourrir notre vie. Nous ne saurons plus comment
agir devant un quelconque déclencheur et nous allons soit réagir (ce qui n'est
pas agir), soit contribuer à une contraction toujours plus grande de notre Être.
Quand la contraction
devient insoutenable, le cerveau, qui doit éviter la surchauffe pour protéger la
vie, transformera cette contraction émotive en douleur corporelle. C'est ainsi
que le mal-qui-dit va s'installer dans le corps et ce, de façon individualisée,
déterminée par le ou les ressentis que nous avons imprimés au lieu de les
ex/primer.
La vigilance
émotionnelle, si exigeante qu'elle paraisse au début, permet au fil d'une
pratique quotidienne, de mieux se vivre à tous les niveaux et d'éviter
d'entendre le corps crier.
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